Ephésiens ch.6 : l’armure complète de Dieu

 

Plan :

V1-9 : suite des enseignements pratiques sur la conduite en famille ou dans les maisons, commencés au ch.5 :22. Relations enfants/parents et esclaves/maîtres.

Le moins élevé doit obéir au plus élevé. Pour les enfants cela est juste mais est aussi accompagné d’une promesse particulière (soit dit en passant : cette lettre est lue en assemblée et les enfants sont donc supposés présents pour entendre cette exhortation). Pour les esclaves, cela est bon devant le Seigneur, et ils ont cette attitude à cause de Lui et non pas pour les hommes.

Ceci est vrai pour nous aussi qui avons l’exemple du Seigneur : Il n’est pas venu pour être servi mais pour servir et pour donner Sa vie (Matt.20 :28 et Marc 10 :45). Cette attitude doit caractériser notre comportement dans toutes nos sphères de vie; dans tout ce que nous faisons, nous devons faire la volonté de Dieu et servir joyeusement (Col.3 :17 et 23). Cela est vrai dans notre travail également ; l’attitude répandue qui consiste à en faire le moins possible tout en réclamant d’être payé le plus possible n’est donc pas pour nous ; nous avons une obligation de loyauté envers notre employeur, non pas par ambition, mais simplement pour honorer le Seigneur et parce que nous sommes du ciel.

Inversement les pères ne doivent pas provoquer les enfants ni les irriter (Col.3 :21) et la discipline doit être selon le Seigneur, donc forcément dans l’amour et en étant soi-même un exemple. Les maîtres aussi doivent se comporter correctement car eux-mêmes sont sous l’autorité du Seigneur ; mais s’il arrive qu’ils soient ‘fâcheux’ (1Pi.2 :18), le chrétien devra s’y soumettre car cela est digne de louange. Avoir un patron injuste ne justifiera donc pas que l’on soit déloyal ; nous avons la chance d’avoir un cadre légal dans lequel nous pouvons nous mouvoir. Celui qui veut s’appuyer dessus doit juger pour lui-même et devant Dieu jusqu’où il peut aller.

 

V10-20 : l’apôtre aborde le sujet du combat spirituel. ; ce n’est pas ici le combat contre la chair mais un combat dans les lieux célestes (car cette épître aussi nous considère comme étant dans les lieux célestes en Christ) contre des puissances célestes et dans lequel on ne peut pas s’engager en dilettante. La première chose à faire : se fortifier dans le Seigneur et dans la puissance de Sa force. Aucune autre ressource ne nous permettra de vaincre (Ps.62 :11, Ps.121, Es.50 :2, 59 :1, Jér.32 :27). Josué nous donne un exemple ; il a du (i) se lever, (ii) se fortifier, (iii) garder et méditer la loi pour l’accomplir. Quant à nous nous devons nous revêtir de l’armure v.11 et la prendre v.13. Il s’agit donc d’un mouvement volontaire et énergique de notre part (et non pas d’un fait passif comme le sous-entend le cantique 226 strophe 3 !) …. et tout cela, non pas pour attaquer – comme le peuple pour prendre possession du pays – mais pour tenir ferme contre les artifices du diable. Une armure complète est donc prête pour chacun d’entre nous, parfaitement à notre mesure, mais il faut aller la chercher, le Seigneur nous la tend.

N’oublions pas non plus que ces principautés sont vaincues (Col.2 :15) et qu’elles n’ont aucune puissance contre cette armure ; la victoire, qui est la capacité à tenir ferme dans la durée, passe donc par l’obligation de nous en revêtir et de rester à l’abris. La couverture doit être complète sinon l’ennemi attaquera là où nous sommes découverts.

 

La ceinture de la vérité :

La ceinture du soldat romain servait à maintenir ses vêtements et à accrocher son armure, d’où son importance. Ici il est question de l’état intérieur du croyant ; Dieu regarde au cœur (1Sam.16 :7), Il veut la vérité dans l’homme intérieur (Ps.51 :6) et nous sommes exhortés à parler la vérité (ch.5 :25). C’est sur ce terrain, où on est ‘à l’aise avec Dieu, que Sa puissance peut s’exercer (Prov.10 :29, 13 :6).

 

La cuirasse de la justice :

Le chrétien est justifié au moment de la conversion (Ro.3 :24, 4 :5) mais il y a une justice sanctificatrice de Christ (1Co.1 :30). Nous devons, dans nos vies pratiques, nous tenir sur le terrain de la justice et de la sainteté (1Thes.4 :3, Tites2 :12, Act.24 :16) et c’est le Seigneur qui nous aide à le réaliser (Héb.4 :14-16)

1Thes.5 :8 nous parle d’une cuirasse de la foi et de l’amour. L’amour supporte tout et ne donne aucune prise aux attaques de l’ennemi ; c’est ce que nous montre toute la vie du Seigneur sur la terre.

 

Les chaussures (les bonnes dispositions que donne l’évangile de paix – version Segond)

Il ne s’agit pas ici de répandre l’évangile puisque nous parlons de l’armure qui nous permet de tenir ferme, pas d’avancer. Nous devons être imprégnés des vérités de l’évangile, qui nous donne assurance, stabilité et paix même lorsque nous sommes dans la bataille (Héb.6 :18-20)

 

Le bouclier de la foi :

Le bouclier du soldat romain était fait de bois recouvert de lin et de cuir pour absorber les flèches enflammées et les éteindre ; il permettait donc de protéger les autres pièces de l’armure. C’est pour cela qu’il est dit ‘par-dessus tout’. Pour nous, il est fait de foi qui est l’assurance des choses qu’on espère et la conviction de celles qu’on ne voit pas (Héb.11 :1) et sans laquelle on ne peut plaire à Dieu (v.6). C’est cette pièce de l’armure qui permet d’éteindre les dards enflammés du méchant, qui sont des attaques spirituelles (comme le doute par exemple Ro.8 :31).

 

Le casque du salut :

Le casque est ce qui protège la tête, donc le domaine des pensées. 1Thes.5 :8 nous le décrit comme étant l’espérance du salut, salut déjà acquis par la foi et qui sera pleinement révélé au dernier temps (1Pi.1 :5). Promesse de Ro.8 :39.

 

L’épée de l’Esprit :

C’est la parole de Dieu ; elle est nécessaire pour repousser les attaques (Matt.4 :1-11). Elle est entre nos mains mais nous devons nous laisser conduire par l’Esprit pour pouvoir nous en servir à bon escient. C’est une parole de liberté et d’affranchissement (Gal.5 :1 et 13)

 

La façon dont on prend ces deux dernières pièces de l’armure est en priant en tout temps et en veillant. La Parole nous exhorte souvent à prier et à veiller (Matt.26 :41, Marc13 :33, 14 :38, 1Pi.4 :7, 5 :8). Nous serons alors gardés dans nos pensées. La prière est une arme de combat (Col.4 :12) puissante puisqu’elle met Dieu Lui-même en action et nous est indispensable puisqu’elle nous met en contact direct avec Lui. C’est aussi un immense privilège dont nous perdons parfois le sentiment de son ampleur.

 

Quelle est notre vie de prière, individuellement et en assemblée ? Pourquoi les réunions de prière sont-elles si souvent délaissées ? Quel est le contenu de nos prières ; sommes-nous à court de sujets ? Avons-nous des réponses (Jac.4 :3) ? A noter que Paul ne demande rien pour lui-même sinon de pouvoir annoncer avec hardiesse le mystère de l’évangile, en particulier lorsqu’il serait devant César.

 

V21-24 : salutations finales et bénédiction

Tychique est mentionné en Col.4 :7, Act.20 :4, 2Tim.4 :12, Tite 3 :12.

L’épître se termine avec la mention de la paix, de l’amour et de la foi ; la grâce enfin déjà présente au ch.1 :2. L’amour pour le Seigneur doit être celui d’un cœur pur, exempt de corruption, de mauvais motifs et d’infidélités secrètes. Or Ephèse, plus tard, a abandonné son premier amour (Apo.2 :4). Combien nous avons besoin de la grâce de Dieu, de prendre l’armure complète qu’Il nous tend, et de veiller avec prières.